Difficulté : 4/5
Temps de l'opération : ~ 4h00
Outils spécifiques :
- Béquille d'atelier
- Cric pneumatique
- Échelle
- 2 Sangles
- Établi étau
- Pince dentaire ou similaire
- 2 demi tubes de PVC
- Joints Spy 40X52X10/10;5 (référence 640042)
- Motul Fork Oil Expert 10W 1L (430ml x2)
les symptômes les plus alarmants sont une direction imprécise et surtout de l'huile qui coule sur le tube de fourche :
on commence donc par installer la béquille d'atelier, puis on enlève tous les plastiques du garde-boue en notant bien où toutes les petites vis se logent :
et on démonte le sabot moteur ainsi que le vase d'expansion pour laisser l'avant du cadre libre.
dès à présent, il est indispensable de desserrer tout ce qui touche à la direction avant que tout soit dans les airs. dans cet ordre : guidon pour l'accessibilité (il suffit de le pencher), les énormes écrous des fourreaux ainsi que les vis au niveau du té de fourche (en haut et en bas bien sûr) :
la première difficulté, et pas des moindres, arrive très rapidement : il faut soulever l'avant ! et le Peg' est un âne mort de ce côté là... la quasi totalité du poids y est concentré, il est indispensable de prendre tout un tas de précautions si vous ne voulez pas voir votre monture s'étaler lamentablement
le dispositif mis en place par Pegazouille pour l'occasion permet à la fois de soulever l'avant aisément et de sécuriser l'ensemble : on place tout d'abord une échelle à cheval au dessus de la moto :
on place ensuite un cric hydraulique sous le cadre en prenant appui où vous pouvez, ici avec une cale en bois pour se positionner correctement :
avant de soulever l'ensemble, on assure avec 2 sangles fixées sur l'échelle et sur le té de fourche :
on peut dès lors soulever l'ensemble avec le cric et assurer au fur et à mesure avec les sangles, jusqu'à lever la roue avant de quelques petits centimètres.
on peut désormais attaquer le démontage de la roue ! on retire donc l'étrier en faisant bien attention au flexible en accrochant le tout au carénage par exemple :
puis on retire l'axe en ayant au préalable dévissé les 2 vis tout en bas :
et voilà le résultat, un monocycle :
on entre ici dans le vif du sujet : les tubes de fourches ont été desserrés au tout début lorsque la roue avant touchait encore le sol, il suffit de poursuivre leur démontage !
dans les outils spécifiques utilisés, j'ai noté un "établi étau". en effet, il est bien plus pratique de disposer d'un tel outillage pour maintenir le tube fermement... mais surtout pas trop ! l'utilisation d'un véritable étau en métal peut tordre de manière irréversible votre tube, et je n'ai pas besoin de vous préciser qu'il faudra dès lors le changer.
on coince le fourreau dans cet outil :
on démonte le "capuchon" avec son écrou sur-dimensionné et apparait alors un petit tube pris entre 2 demi-coquilles. à cet instant, être assisté n'est pas un luxe, car il va falloir à la fois tirer cette tige et retirer les demi-coquilles pour laisser le tube couler doucement vers le fond...
il existe un outil spécifique à cette opération qui vient se visser sur cette tige, sauf qu'on le possède rarement ! Pegazouille a donc vissé une vis sur laquelle il a fixé un fil... simple mais très efficace !
et on tire... fort, pour soulever cette tige et dégager en même temps les demi-coquilles à l'aide d'une pince de dentiste ou tout autre pince qui y ressemble.
on peut dès lors retirer la rondelle où étaient assemblées la tige et les demi-coquilles, ainsi qu'un morceau de plastique (réglage de pré-contrainte si je me souviens bien) et le ressort principal :
maintenant, il s'agit de laisser vidanger l'huile de fourche pendant un bon moment :
uen fois l'huile écoulée, nous allons attaquer les joints spy qui sont quand même le but de ce tuto ! on commence par retirer le tube de fourche de son fourreau en faisant tout d'abord coulisser la bague cache-poussière :
attention, il faut absolument éviter les rayures sur le tube car c'est sur lui que je joint spy frotte... une rayure peut agglomérer les poussières et détruire un joint spy prématurément ! à manier avec précaution donc
une fois désolidarisé, on replace le fourreau sur notre établi étau, joint spy vers le haut :
autour du joint spy est positionné un circlip relativement costaud. c'est le dernier obstacle avant d'arriver au bout de caoutchouc convoité. on peut le faire sauter avec un petit tournevis plat en le soulevant à une extrémité :
à l'aide d'une demi-coque de PVC pour prendre appui sans abimer le fourreau, on retire l'ancien joint spy avec un tournevis plat :
puis on positionne le nouveau joint fraichement déballé, en ayant bien sûr au préalable nettoyé l'emplacement et légèrement graissé le joint pour qu'il puisse rentrer comme papa dans maman :
puis à l'aide des 2 demi-coques de PVC et d'un maillet, on tapote gentiment pour que le joint spy prenne correctement sa place :
on peut remonter le circlip, ce qui nous donne ce résultat :
le tube est prêt à être ré-assemblé dans son fourreau, toujours en le manipulant avec précaution, on repositionne également la bague cache-poussière :
avant de remplir, il faut penser au remontage... et si vous avez tout suivi correctement depuis le début, vous vous souvenez certainement de la tige principale prise sur sa rondelle assemblée avec 2 demi coquilles... et bien entendu, il va falloir les remettre ! alors on prévoit le coup, et on repositionne la vis avec son fil avant de remplir. une fois fixée, on s'amuse à remettre le ressort en faisant passer le fil au milieu ainsi que le tube en plastique de pré-contrainte :
on prépare alors la nouvelle huile de fourche. voici le bidon utilisé pour l'occasion comme indiqué dans les consommables :
Pegazouille a choisi de remplir le fourreau comme le préconise Aprilia, c'est à dire 430ml de chaque côté :
maintenant, on est prêt à verser la nouvelle huile dans les fourreaux ! une fois cette opération effectuée, on replace la rondelle autour de la tige, on tire à nouveau celle-ci et en même temps, on repositionne les 2 demi coquilles !
la suite coule de source, il vous faut remonter tout ce petit monde dans l'ordre inverse... prenez votre temps, il s'agit tout de même de la direction et il n'est pas question de perdre sa roue ou de se prendre un tube dans le casque sur un freinage appuyé ! alors on serre, on vérifie, on vérifie, et on vérifie. et si vous n'en êtes pas certain... on vérifie encore
il va de soi qu'à chaque étape, vous pouvez prendre le temps de faire un peu de nettoyage. ma moto que vous voyez sur les photos était plutôt sale, et tout ce travail a permis de nettoyer correctement ces pièces. ne vous en privez pas, ce n'est pas tous les jours que votre fourche sera déposée de la sorte
encore un grand merci à Pegazouille pour son accueil et son aide précieuse sur cette opération qu'il m'aurait été impossible de faire seul, étant équipé d'origine de 2 mains gauches